Retour vers le Futur

La Mairie et l’école de Villers-en-Arthies ne sont pas toutes jeunes… Jean Rochefort, l’un de nos doyens, vous propose de faire un bond dans le passé en 1954  pour comprendre la vie des instituteurs à l’époque, et revenir sur la vie des bâtiments.

J’ai découvert Villers en Arthies après ma nomination à Chérence en 1954. La mairie, le bâtiment de 1860, et l’école, le bâtiment de 1892, étaient précédées d’une cour et bordée de chaque côté par une surface glaiseuse grossièrement empierrée qui devenait très vite boueuse.
Le goudronnage ne sera effectué qu’en 1973.

Sur le côté gauche, le portique d’entrainement des pompiers dominait le passage qui conduit au garage de l’instituteur. Ce dernier a été construit aux environs de 1950. Derrière ce garage, se trouvaient les W.C. de l’instituteur (II n’y en avait pas à l’appartement), cabane en briques renfermant une planche trouée et une fosse de réception.

Tout près « trônait le tas de fumier ». En réalité, c’était plutôt un dépôt d’ordures que j’ai nettoyé pour créer un endroit afin d’obtenir du compost pour le jardin qui occupait l’arrière de la classe. L’ensemble garage-W.C. et dépotoir était occupé avant 1949 par un poulailler que je n’ai pas connu et qui s’appuyait sur le mur de la classe.

Sur la droite, un long bâtiment, datant de 1873, comprenait une première partie renfermant une pompe à incendie et un corbillard à quatre roues ; la seconde, aussi longue, appelée « le bûcher », permettait d’entasser les fagots, les birches, le charbon et servait d’abri de jardin pour l’instituteur et de remise pour les bicyclettes des écoliers. II existait aussi de ce côté, un portique scolaire déposé en 1990. Celui des pompiers avait été démonté vers 1956.

Terminons avec les W.C. des élèves, au bout du bâtiment de 1873, mais en deçà et a l’intérieur des murs. Ils étaient très rustiques : 2 W.C. avec siège à la turque, sans eau, et 1 urinoir double en béton sur le côté. La « corvée des cabinets >> a bien existé à Villers tant pour les élèves que pour les instituteurs. Le crésyl a été souvent utilisé.

Le premier réseau d’eau potable qui ne concerne que le bourg, est achevé fin 1937. II y avait encore une citerne enterrée pour les eaux de pluie et un puits sur la gauche de la mairie. Sur l’ancien mur, il restait les traces de fixation d’une pompe qui n’existait plus en 1954.

Des sanitaires sont construits en 1986 derrière la classe de 1892   (W.C., urinoirs, lavabo). J’en ai profile une petite année car je prenais ma retraite en 1987 après 30 ans de secrétaire de mairie-instituteur.

De 1988 à 1990, dans le cadre « d’un Contrat Rural » subventionné par la Région et le département,  M.  Jacques HARANGER  et son Conseil  Municipal  entreprennent des modifications dans la chaufferie,  créent une salle pour le secrétariat, apportent des aménagements dans le logement de fonction et le grenier, restaurent les murs des bâtiments et de la clôture.

Un parking est aménagé dans l’ancien jardin de Pierre CAFFART. Les bâtiments du bûcher et le garage du matériel communal sont transformés en cantine scolaire suite à la création du Regroupement scolaire. La construction décidée en avril 1990 est terminée le 10 septembre juste pour la rentrée scolaire.

Que de changements en moins de 50 ans ! C’est heureux car la vie des instituteurs n’était pas facile : corvée de bois, de charbon, de cendres, de ramonage. II fallait écoper les eaux d’infiltration dans la fosse où était installée la chaudière dès 1957 jusqu’au jour ou on installa une pompe électrique automatique. L’absence de W.C. n’était pas plus agréable.

Heureusement, notre maison était achevée en 1968.  

Que de bons souvenirs cependant !

Jean Rochefort